
05 Juin Iliana Poirson, stagiaire en CQP à l’École Française du Fromage, lauréate du MAF Crémier-Fromager 2025
À seulement 22 ans, Iliana Poirson incarne la passion, la reconversion réussie et l’excellence artisanale. Après un parcours dans le cinéma d’animation, c’est finalement derrière un comptoir de fromagerie qu’elle s’épanouit pleinement. Aujourd’hui étudiante en CQP Vendeur Conseil Crémier-Fromager à l’École Française du Fromage à Saint-Genis (69), elle a relevé cette année le défi du prestigieux concours « Un des Meilleurs Apprentis de France » crémier-fromager… et en est sortie victorieuse. Dans cette interview, elle revient avec sincérité sur son parcours atypique, sa préparation au concours, ses émotions et ses ambitions pour l’avenir. Une rencontre inspirante avec une jeune professionnelle qui a trouvé sa voie dans l’univers du fromage.
Présente toi et décris ton parcours avant le CQP ?
Bonjour, je m’appelle Iliana Poirson et j’ai 22 ans. Avant le CQP j’ai fait 3 ans d’études dans le cinéma d’animation à Lyon. J’ai été diplômée mais je me suis rendue compte en cours de parcours que je ne voulais pas faire de cette activité mon métier plus tard. Donc après un an de réflexion à enchaîner les baby sittings, j’ai décidée de me réorienter.
Comment as-tu choisi d’embrasser ce métier de crémière-fromagère via le CQP ?
J’ai découvert le commerce de détail pendant mes études car je travaillais en parallèle dans une poissonnerie. J’ai adoré la proximité avec les clients et prendre soin des produits. Après mes études pendant mon année de réflexion, j’ai postulé dans une fromagerie pour un petit contrat d’extra uniquement le samedi. Mon expérience en poissonnerie et mon amour du fromage m’ont tout de suite mis à l’aise dans ce job. J’ai été séduite par la profession et après quelques mois dans l’entreprise j’ai demandé à mes collègues quel parcours réaliser pour être moi aussi crémière-fromagère. Ils m’ont alors recommandé le CQP qui leur avait permis de devenir crémiers.
Comment as-tu appris l’existence du concours « Un des Meilleurs Apprentis de France » crémier-fromager ?
J’ai découvert l’existence du concours « Un des Meilleurs Apprentis de France » par un de nos formateurs qui nous en a parlé un jour de cours.
Qu’est-ce qui t’a motivée à t’inscrire au MAF ?
Il n’y a pas spécialement d’événement qui m’a motivé à m’inscrire, je l’ai fait sur un coup de tête le dernier jour des inscriptions, et je ne regrette pas !
Peux-tu nous décrire les différentes étapes du concours ?
Il y a pour commencer une épreuve de connaissances générales autour du fromage et de la géographie sous forme de QCM de 30 minutes qui se finit par une dégustation à la l’aveugle de 10 minutes avec 5 fromages décroutés. Nous devions dire le nom du fromage, l’origine du lait, la technologie et la région géographique.
Après nous avons eu l’épreuve de plateaux. Nous devions réaliser un plateau pour répondre à un énoncé qui comprenait un nombre de personnes et une occasion particulière (en l’occurrence 6 personnes pour un repas fromage). Cette épreuve durait 30 minutes et dans le même temps nous devions également préparer une assiette de dégustation de 3 fromages en accord avec une boisson choisie par le jury (en l’occurrence un vin blanc Menetou).
Une fois cette épreuve terminée nous sommes passés à tour de rôle devant le jury pour expliquer nos choix de fromages sur cette assiette de dégustation, nous avions une minute maximum.
Et enfin la dernière épreuve était une identification visuelle des fromages, nous avions 5 minutes pour reconnaître 10 fromages sans étiquette et écrire leur noms (sans faute d’orthographe évidemment).
Quelle a été l’épreuve la plus difficile pour toi, et pourquoi ?
L’épreuve la plus difficile pour moi a été la préparation d’une assiette de dégustation en accord avec une boisson choisie par le jury. N’ayant pas une grande connaissance des vins, c’est vraiment l’épreuve que je redoutais le plus. Mais par chance (et par hasard) j’ai réussi à mettre un fromage du même terroir parmi les trois et comme je ne connaissais pas bien le vin durant l’oral, j’ai parlé de ce que je connaissais le mieux, le fromage !
Comment t’es-tu préparée au concours ?
(accompagnement, entraînements, soutien de l’employeur ou du formateur…)
Pour la préparation j’ai beaucoup été soutenue, que ça soit par mes proches, mes ami.e.s CQP, les formateurs et même l’entreprise dans laquelle je travaille !
En formation à l’école on m’a conseillé des livres, on m’a aidé sur mes fiches de révisions et on m’a interrogée en cours là où je pêchais un peu plus pour m’entraîner ! Et en entreprise on m’a fait beaucoup beaucoup de questionnaires, sur la géographie, sur le fromage, ainsi que plusieurs dégustations à l’aveugle, et de la préparation de plateau ! Le tout chronométré évidemment !
Mais je n’ai pas spécialement suivi de programme de révision, le plus important, c’est d’être assidue et attentif en classe comme ça la plupart des informations sont déjà retenues et après il faut juste approfondir les lacunes.
Y a-t-il un moment marquant ou une anecdote que tu retiens de cette aventure ?
Il n’y a pas spécialement eu d’événement marquant ou d’anecdote mais je dirai que ce qui m’a agréablement étonnée c’est le soutien général de la profession. Gagnants ou pas, tous les participants ont été félicités à plusieurs reprises, le jury était très bienveillant et c’était très rassurant, ce n’était pas vraiment une ambiance compétitive où le but était d’être le meilleur mais simplement de bien faire son travail.
Quelle a été ta réaction quand tu as appris que tu avais remporté le titre ?
J’étais très contente d’avoir été sélectionnée parmi les 6 gagnants pour remporter le titre mais je pense que le moment où j’ai été le plus contente était à la fin des épreuves ! Une fois les épreuves finies et le stress retombé j’étais très contente de ma prestation, j’ai eu l’impression d’avoir donné le meilleur de moi-même et qu’importe l’issue des résultats j’aurai été satisfaite de ce concours ! Mais évidemment que la victoire est un gros plus et je l’ai vu comme la récompense de mes efforts !
Qu’est-ce que cette distinction représente pour toi, sur le plan personnel et professionnel ?
Je ne sais pas trop ce que cela représente pour moi, j’imagine que c’est un plus pour plus tard postuler quelque part, que c’est un gage d’investissement et une prise de risque qui peut être mise en avant sur un plan professionnel. Sur le plan personnel en revanche c’est très valorisant de voir ses efforts récompensés comme cela et je suis fière de moi d’avoir réussi à prendre un risque et à me challenger !
En quoi le concours t’a-t-il fait progresser dans ton métier de crémier-fromager ?
Je pense que c’est principalement au niveau de la gestion du stress que le concours va m’aider à progresser, mais également d’avoir plus confiance en moi sur mes connaissances !
Quelles sont tes ambitions maintenant que tu as décroché ce titre ?
(projets professionnels, poursuite d’études, spécialisations…)
J’ai pour ambition de continuer à travailler en crémerie-fromagerie et continuer dans ce domaine-là. Je n’ai pas encore de projets particuliers mais je ne suis pas fermé à d’autres challenges. Une chose est sûre, je compte rester longtemps dans cette superbe filière !
Quel conseil donnerais-tu à un ou une future candidate au MAF crémier-fromager ?
Si je devais prodiguer un conseil à un futur candidat MAF ça serait avant tout de s’amuser ! Ne pas se mettre trop de pression, et profiter de ce concours qui est une superbe expérience !


