Statistiques metier cremier fromager

Crémiers fromagers, les statistiques de notre métier.

Il s’agit du sujet d’une enquête que votre Fédération a menée auprès des adhérents du 25 au 31 mai 2016 pour mieux comprendre votre environnement, vos besoins et vos attentes.

Retour sur une enquête qui aborde clairement les perspectives d’avenir de la profession.

De l’importance des produits locaux et régionaux

Le point de vente est approvisionné en produits locaux fabriqués à moins de 100 km en moyenne. La gamme d’un crémier-fromager comporte 35 % de fromages régionaux et 25 % de fromages locaux. Les fromagers sont des vitrines des produits et des savoir-faire locaux et régionaux, en prise directe avec les producteurs pour valoriser ce territoire. Mais on note également que 85 % de l’approvisionnement est réalisé par l’intermédiaire de fournisseurs régionaux et locaux. Un beau score! 64 % sont des fabricants, 22 % des grossistes et 14 % des affineurs.

Les freins identifiés à l’approvisionnement de produits régionaux

La problématique est surtout logistique et concerne l’acheminement des produits. Cependant le temps disponible pour la recherche de ces produits, le manque de variété et la concurrence de la vente directe par les producteurs sont des freins réels à cet approvisionnement.

Les fromagers et le lien à leur clientèle

Les touristes représentent en moyenne 18 %, mais ce chiffre peut s’élever à 80 % de la clientèle selon les régions et la durée de la saisonnalité. Les offices de tourisme sont des relais à privilégier pour se faire connaître auprès de cette clientèle. En dehors de la plateforme institutionnelle, le bouche-à-oreille reste le principal vecteur de connaissance des clients. Le travail réalisé en direct par les crémiers-fromagers représente une réelle force : communication, réseau, renommée.

22 % des sondés réalisent de la vente à distance, mais la livraison est préférée au retrait en boutique. La vente à distance a donc un réel potentiel de développement à partir du moment où l’outil d’aide à la vente est adapté.

Les fromagers et leur communication

56 % des crémiers-fromagers ont un site internet et 83 % une page Facebook. S’ils devaient développer un outil de communication inexistant aujourd’hui, le choix se porterait sur un site internet (60 %).

79% d’entre vous mettent en place des animations. Ce chiffre important montre votre implication localement.
40 % réalisent des animations et/ou dégustations au moins une fois par mois.
34 % participent à titre individuel à des évènements contre 52 % à aucun évènement.

Le manque de temps pour les faire est un frein à la participation de ce type de prestation. Il existe donc une véritable dynamique au niveau local qu’il faudrait renforcer via le réseau et le tissu local.

cremier fromager

Les fromagers et leur lien à la vie locale

Il existe des liens privilégiés avec les autres professions comme les cavistes, restaurateurs ou boulangers. Les partenariats portent sur les plateaux ou buffets réalisés, la dégustation et l’élaboration de produits en commun. 69 % travaillent déjà avec des restaurateurs (partenaires ou clients). Ces partenariats témoignent d’un vif engagement territorial des crémiers-fromagers mais pas sans difficultés à surmonter.

78 % sont impliqués localement via une association de commerçants ou d’artisans, mais il faut noter qu’ils restent encore relativement peu nombreux à être actifs dans d’autres instances territoriales ou en dehors de la commune.

Les fromagers et les financements

Les financements obtenus concernant majoritairement l’installation, la création d’entreprise et les travaux.

Plus de 80 % n’ont pas bénéficié de financements régionaux et près de 98 % des crémiers-fromagers n’ont pas eu recours aux financements européens. Ce faible accès aux subventions est lié à la méconnaissance des dispositifs existants, sans compter la complexité du montage des dossiers et le temps passé au montage qui est beaucoup trop élevé.

Les fromagers et le lien avec la formation

Lors d’un comité de travail, le rôle du crémier-fromager a été clairement établi dans la transmission et la formation : éducateur du goût, transmetteur de l’histoire et du terroir… Même si l’implication reste à un niveau modeste (37 %), le crémier-fromager est acteur de la formation et reconnaît son potentiel de développement important.

Les attentes des crémiers-fromagers au niveau de la Fédération

Le référencement des fournisseurs locaux et la mise en place de partenariats variés (consommables, transporteurs, prestataires, matériel…) ont été plébiscités et considérés comme pertinents. Cela montre la difficulté liée à la logistique et à l’approvisionnement au niveau local.

Le rôle de la Fédération est de valoriser le métier auprès du grand public pour 89 % des sondés. Cela passerait notamment par la lutte contre les fromagistes, une plateforme commune pour se géolocaliser, une implication dans les émissions culinaires ou l’organisation de rencontres régionales entre fromagers…

Les partenaires locaux et régionaux avec lesquels la Fédération doit agir prioritairement sont d’abord les Offices de Tourisme, les Chambres de Commerce et d’Industrie, les intercommunalités (plus proches du terrain).

Les attentes des crémiers-fromagers en matière d’outils

L’annuaire internet avec géolocalisation des points de vente et la charte des «bonnes pratiques du crémier-fromager » sont les deux outils qui sont attendus et évalués comme intéressants. Les outils classiques comme des consommables (60 %) ou des prospectus (50 %), affiches ou encarts dans les médias sont préférés. Les outils de type interactifs et numériques sont moins cités (ce qui ne signifie pas qu’il n’existe pas un intérêt réel pour ces outils. Il s’agit sans doute d’une méconnaissance des possibilités et des nouvelles technologies).

Les arguments du métier de crémier-fromager en lien avec le territoire

Les fromagers sont des promoteurs incontournables des produits locaux. Cela passe notamment par des circuits courts, le tourisme, l’emploi local…

La valorisation des circuits courts (maximum 1 intermédiaire entre le producteur et le consommateur), la promotion de l’alimentation saine* et la défense des produits régionaux semblent être les arguments les plus ancrés dans le territoire. L’objectif sera de les conforter notamment grâce à de la promotion. Le maintien de la géographie et des paysages, le tourisme et la transmission de la culture et de l’histoire, sont actuellement plus marginaux, mais tout aussi importants puisqu’ils répondent aux attentes de la clientèle. Il s’agit donc d’axes bénéficiant d’un fort potentiel de développement qu’il faudra accompagner d’outils spécifiques.

Quelques éléments de conclusion

  • Un ancrage marqué dans les territoires, qui s’exprime de différentes manières et de façon très inégale.
  • Un territoire encore essentiellement appréhendé de façon très locale (au travers en particulier des associations de commerçants).
  • La place du tourisme, qui semble être porteur de potentialités reconnues.
  • Une attente vis-à-vis de la Fédération dans trois domaines principaux :
    • L’accompagnement pour la définition et la mise en œuvre de partenariats, en particulier avec les producteurs locaux et régionaux.
    • La communication auprès du grand public.
    • La mise en place d’outils de type site internet interactif.
  • La méconnaissance des dispositifs développés par les régions et les fonds européens.

* – L’alimentation «saine» s’entend du point de vue de la conception du produit et non de par son apport nutritionnel. Le fromage doit être consommé de façon raisonnable et dans le cadre d’une alimentation équilibrée.