Interprofession des oeufs : des Négociations commerciales compliquées

Après avoir alerté mi-décembre, les Organisations de Producteurs d’oeufs (OP) fédérées à l’UGPVB (*) constatent, une fois encore, l’extrême difficulté des Centres de conditionnement et des Industriels des ovoproduits à obtenir une juste revalorisation de leurs prix de vente à l’occasion des négociations annuelles en cours malgré la Loi EGAlim 2.


Depuis l’été 2020, les matières premières composant l’aliment des poules pondeuses (66 % du prix de revient de l’oeuf) ont augmenté de 80 €/tonne (+ 32.5 %). Aucune inversion n’est attendue pour l’instant.


Parallèlement, de nombreuses autres charges se sont envolées : emballages : + 30%, transport : +15%, énergie, main-d’oeuvre (sans compter les absences liées au Covid-19).


Ces hausses nécessitent de revaloriser les prix de vente de : 2 cts par oeuf conventionnel (cages, sol et plein-air) et 5 cts par oeuf biologique (effet complémentaire de la nouvelle réglementation bio UE appliquée depuis début 2022).


Alors que la répercussion vers l’aval de la part « aliment » est prévue par la loi EGAlim 2, certains distributeurs (Auchan, Carrefour, Casino et Aldi) refusent toutes prises en compte de cette revalorisation minimum imposée par l’application de la loi. C’est incohérent puisque leurs fédérations (FCD, FCA) ont participé à la construction des indicateurs du coût de production et à leur validation au sein de l’Interprofession de l’OEuf.


Les OP et leurs éleveurs, menacés par la perspective immédiate de remise en cause de leurs contrats de fourniture d’oeufs aux Centres de conditionnement et aux Casseries, refusent d’être la variable d’ajustement en cas d’échec total des négociations annuelles en cours.


Les éleveurs ne l’accepteront pas, quitte à se déplacer ou, à provoquer des ruptures d’approvisionnement pour se faire entendre si cela devient une question de survie. Les distributeurs concernés doivent l’avoir à l’esprit s’ils ne veulent pas, à nouveau, déclencher un vent de colère des producteurs en magasins.


La fourniture du marché de l’oeuf coquille est, en France, l’affaire de multiples élevages familiaux et PME responsables mais fragiles et non l’affaire de quelques Multinationales puissantes. C’est la base du maintien d’une agriculture durable. Cela aussi les distributeurs doivent le prendre en compte.

Source : UGPVB (Union des Groupements de Producteurs de Viande de Bretagne)